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Les piqûres d'araignée: nouvel album de Vincent Delerm.
Les piqûres de Vincent Delerm
Le chanteur trentenaire (cette fois c'est vrai) sort son troisième album, "Les piqûres d'araignées".
Vincent Delerm, septembre 2006 - France 2Après les références britanniques de "Kensington Square",
VincentDelerm est allé pour ces "piqûres" chercher l'inspiration et
prendre l'air en Suède en compagnie du guitariste et "folk-singer
nouvelle vague" Peter Von Poehl.
Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, il réussit avec ce disque le pari de se renouveler dans la continuité.Ce disque, que Vincent Delerm souhaitait "lumineux, solaire" par opposition au côté crachin londonien de son prédecesseur, est tout
chaud, puisqu'il a été enregistré en Suède, entre le 26 mars et le 30 juin dernier.
Le
dépouillement général, les arrangements aérés, le piano agile et libéré
qui le dispute ici et là aux guitares, est ce qui frappe en premier.
Très vite, on remarque aussi l'absence de name-dropping, la marque de fabrique des précédents Delerm.
Excepté avec Les Jambes de Steffi Graf, il préfère désormais faire du name-dropping non dit - une gageure! -comme sur Sous les avalanches - "T'as
pas
la dégaine miss Aquitaine/Pas le ventre plat de miss Albigeois/T'as pas
les fesses miss Pays de Bresse/T'as pas le cerveau de la dame avec un
chapeau"...On ne se refait pas.
Mais alors quelles "piqûres" (celles du titre) ? On cherche en vain la vraie giclée de venin. Jusqu'à Sépia plein les doigts, critique féroce de cette France au discours rance du "c'était mieux avant".
"Tiens
tiens, les pensionnats/Les chanteurs à croix de bois/Les taloches, les
coups de trique/La troisième république (...) Tiens ça repart en
arrière/Noir et blanc sur poster/Maréchal nous voilà/Du sépia plein les
doigts".
Le bonheur frelaté, voire désespéré, de Il fait beau est une autre morsure. "Sur les pervenches les PV/Sur les affiches UMP/Les caméras de surveillance/Il y a du soleil sur la France", dit le refrain.
Ailleurs, le sentiment amoureux domine largement, de l'enjoué Sous les avalanches à Marine (un duo avec Peter Von Poehl qui rappelle Chamfort), de Je t'ai même pas dit au splendide Déjà toi, en passant par l'élliptique A Naples il y a peu d'endroits pour s'asseoir.
Et puis, il y a Ambroise Paré,
une visite à l'hôpital qui chavire le plexus. Une vignette qui prouve
que le style Delerm, si prompt à manier l'ironie et le détachement,
sait aussi être poignant.
Les Piqûres d'Araignées de Vincent Delerm (Tôt ou Tard)
A Noter que Vincent Delerm s'installe à la Cigale (Paris) du 21 novembre au 9 décembre (relâche le dimanche et lundi).Laure NARLIAN
Publié le 26/09 à 17:00
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