• INTERVIEW - Une chanteuse canadienne, une blondeur d'enfant, des ongles rose vif, et des clips qui suscitent les clics...

    Est-ce le prochain buzz musical venu du Canada? Du haut de ses 19 ans, la chanteuse Cœur de pirate - de son vrai nom Béatrice Martin - bénéficie d’un bouche-à-oreille galopant sur le Web. Ses chansons, voix pure sur lignes de piano aériennes, s’écoutent comme des comptines qu’on aime ressasser en boucle. Sous ses cheveux blonds, Cœur de pirate a encore un visage de poupon. Le contraste est saisissant avec les tatouages qui recouvrent ses bras. De passage à Paris, elle a répondu à nos questions, avec le débit d’une mitraillette et un accent québécois incomparable.
     

    Sur votre page Myspace, il est écrit que vous avez traversé une «période difficile». Laquelle?
    Cette période difficile, c’est toute mon adolescence. J’ai vécu très seule, très indépendante. J’ai traversé plein de trucs, mais je n’en ai parlé à personne. C’était un choix, car par ailleurs, j’ai été élevée dans un super beau quartier, dans une super famille, et j’ai été à l’école. Cœur de pirate m’a aidée à faire le deuil de tout ça.
     
    Qu’est-ce, «tout ça»?
    Ce qu’il y a dans mes titres. Le premier jour où j’ai écrit une chanson, c’était en cours de philo, je n’écoutais pas du tout. Je sortais d’une rupture et venais d’aller chercher des affaires chez mon ex. Il fallait que j’écrive pour que ça sorte. J’ai commencé à écrire un texte et me suis rendu compte que cela avait une structure de chanson. Voilà. C’était une chanson en anglais que personne ne va jamais entendre, car cela ne vaut pas la peine. Mais ensuite, je n’ai pas arrêté d’écrire des chansons. C’était comme si, tout à coup, j’avais eu un déclic. Ça s’est passé très vite.
     
    Vous écrivez et composez?
    Je suis très têtue, j’ai une tête forte. Si j’écris mes chansons, je ne veux pas laisser quelqu’un d’autre composer à ma place. Alors je fais tout le travail toute seule.
     


    Le projet de loi Création et Internet est débattu en ce moment en France. Qu’en pensez-vous?
    D’un côté, je comprends le point de vue de certains artistes qui veulent sanctionner le téléchargement illégal. OK, si je vois Britney Spears à la rue, j’irais acheter son disque. Mais comment peut-on contrôler le Net? C’est impossible. Il ne faut pas oublier qu’Internet, ça aide aussi beaucoup. Moi, personne ne m’aurait connue sans Internet. Je ne serais même pas là, à Paris. A l’avenir, les téléchargements de disques, de films, vont se faire à la tonne, ça va devenir de pire en pire, il faut que les gens s’y fassent.


    Recueilli par Alice Antheaume et Cyprien Iov
    A écouter: Son album, Coeur de pirate, est sorti en version digitale le 13 avril.


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